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Au-delà des risques

«Béni soit l’homme qui fait confiance à l’Eternel et qui place son espérance en lui! Il ressemble à un arbre planté près de l’eau et qui étend ses racines vers le courant», Jér. 17, 7-8.
Magaly Mavilia

Dans les Evangiles, la femme qui souffrait d’une perte de sang depuis douze ans n’est pas nommée par son prénom. Son histoire est pourtant relatée par trois des quatre évangélistes (Luc, Matthieu et Marc).

Marc en fait la description la plus complète en précisant: «Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie.» Et elle le fut aussitôt, avant même que le Christ le lui confirme: «Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal.»

Quelle confiance, mais surtout quelle audace! A cette époque et depuis des générations, une femme qui avait ses règles était considérée comme impure, et tout ce qu’elle touchait ou côtoyait l’était également. Pendant cette période, elle était donc exclue de la société (Lév. 15, 19-23). Et c’est ce que vivait cette femme, depuis 12 ans. Elle ne participait pas aux fêtes de son village, n’avait probablement pas d’amis, était peut-être séparée de son mari, de ses enfants et de sa famille et ne pouvait pas se rendre au temple pour prier. Pourtant, malgré cet isolement, comme l’écrit Paul alors qu’il est en prison, «elle a combattu le bon combat, elle a gardé la foi» ( Tim. 5,7).

Une foi qu’elle a développée du fond de sa solitude et dans le temple de son cœur, une foi personnelle et si solidement ancrée que, ce jour-là, elle brave l’interdit pour toucher son miracle. Elle aurait pu être lapidée par la foule, elle aurait pu avoir peur, elle impure, de toucher le plus pur, le Christ. Elle ne s’embarrasse pas de culpabilité, mais va à la rencontre de son Seigneur dans l’état où elle se trouve.

Dans une saine conscience de ce qu’elle est et dans la certitude de la miséricorde de Dieu, elle «étend ses racines vers le courant». Et «Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui». Alors que la foule le presse de toute part, il distingue l’appel de cette âme qui vient puiser à la source de la vie (Ap. 21,6). «Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite» (Jn 16,24).

Demandez, avec foi et ténacité, au-delà des circonstances, quelles qu’elles soient. Comme cette femme qui a tout risqué. Car Dieu est infiniment au-delà des circonstances et son plus grand désir est notre épanouissement.

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