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Dans le piège du perfectionnisme

AnLo Piquet
© DR / AnLo Piquet (tous droits réservés)
La chronique Relationn'Elle d'AnLo
Anlo Piquet

Je fais le bilan de la soirée tout en rangeant la cuisine. Nous étions trois familles réunies, quinze personnes. «C’était trop sympa, on devrait faire ça plus souvent!», nous sommes-nous dit sur le pas de la porte. C’est vrai, pourquoi ne s’invite-t-on pas plus souvent? Ma pire ennemie me souffle: «Parce que c’est fatiguant!»

Je vous présente mon Moi Perfectionniste, vous la connaissez? Celle qui panique parce que les invités arrivent bientôt et que c’est le bazar, qui refuse de répondre aux questions («Tu ne vois pas que j’suis occupée là?») et qui peste à voix haute en s’affairant comme une toupie. Pourquoi me mettre dans des états pareils? A ma mort, je préfère qu’on se rappelle de moi comme une amie disponible et accueillante plutôt qu’une ménagère au frigo impeccable… Partant de là, je devrais avoir envie de prioriser le relationnel, de créer des souvenirs inoubliables avec mes amis, non? Oui mais pas le week-end prochain, je suis fatiguée.

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Après une soirée comme celle-ci, je constate que mes batteries sont rechargées, au contraire. Les échanges, les rires, les discussions profondes m’ont nourrie, détendue, passionnée! Imaginons que je n’aie pas passé le balai ni nettoyé les fenêtres avant l’arrivée des invités, la soirée aurait-elle été ratée? Non. Si j’avais accepté d’aider ma fille à chercher sa Barbie plutôt que de couper frénétiquement des carottes en plus «au cas où», les invités se seraient-ils sentis mal? Non. Si je me mettais moins de pression, est-ce que j’inviterais plus souvent les gens? Oui. Je pense aux deux sœurs de Lazare: Marthe qui s’affaire comme mon Moi Perfectionniste, et Marie qui savoure l’instant présent avec son ami Jésus. A qui ai-je envie de ressembler?

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