Ton Église a des défauts? Bienvenue au club!
Brigitte, dix-sept ans, vient d’emménager à Strasbourg en colocation avec deux autres jeunes femmes et elles sont toutes étudiantes à l’université. Céline, trente-huit ans, vient d’emménager avec sa jeune famille dans une maison à Guin, dans la partie germanophone du canton de Fribourg, en Suisse. Alice, soixante-quatre ans, réalise son rêve de retourner dans sa ville d’enfance au Québec pour sa retraite. Ces trois femmes sont animées par le même désir: elles aimeraient trouver une Eglise qui leur convienne. Pourtant, en faisant le tour des communautés chrétiennes autour d’elles, elles font une expérience similaire: il existe un fossé entre leurs attentes et la réalité.
Par exemple, Brigitte a tout de suite été invitée par ses collègues dans une Eglise de jeunes, mais elle n’a pas l’habitude de la louange style «show». Céline devra encore faire quelques progrès dans le dialecte suisse-alémanique pour comprendre les prédications, alors que ses enfants, parlant la langue depuis tout petits avec leur papa, se sont vite fait des amis. Alice prend conscience qu’après avoir vécu en Europe pendant vingt-et-un ans, ni elle ni «sa» communauté ne sont restées les mêmes.
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En quête de l’Eglise idéale
Pourquoi est-il si difficile de trouver l’assemblée de nos rêves? Il semble que nous devrions revoir nos attentes: n’aspirons-nous pas toutes à connaître l’Eglise dans toute sa beauté, pure et sans défaut, sans tache ni ride ni aucune imperfection, comme elle nous est décrite dans l’épitre aux Ephésiens (chapitre 5, verset 27)? Dans le Nouveau Testament, l’Eglise universelle avec un grand E nous est présentée à la fois comme le corps du Christ et comme l’épouse du Christ. Nous, disciples qui avons choisi de le suivre, faisons partie de ce corps invisible. A l’intérieur de ce corps, nous jouons différents rôles selon les dons et les talents qui nous ont été confiés par Dieu. Nous nous complétons les uns les autres et personne ne peut dire «Je n’ai pas besoin de vous!»
Lorsque nous sommes frustrées par le côté humain, si faillible de nos assemblées et par le manque d’amour profond qui devrait décrire nos relations mutuelles, essayons de changer de perspective. Posons-nous la question: «Dans quels moments la beauté du Christ se fait-elle présente?» Au milieu de notre humanité, la grâce de Dieu se manifeste. Il est à l’œuvre malgré nos imperfections. Nous le voyons dans la réconciliation d’un couple vivant une situation conflictuelle, dans la pureté du chant d’adoration d’un enfant et dans la bienveillance du service des visites aux aînés et aux malades. Nous l’observons dans la vie d’un visiteur qui accepte Jésus comme son Seigneur et son Sauveur.
N’attendons-nous pas toutes avec impatience le retour du Christ, quand nous connaîtrons enfin l’Eglise dans toute sa splendeur? Mais dans cette attente, nous sommes invitées à nous engager au service de son corps, l’Eglise. Le fait de nous mettre en action, au service de Dieu, nous amène tout naturellement à nous concentrer sur notre tâche plutôt qu’à porter un regard de jugement sur les dysfonctionnements de nos communautés.