Marcher. Chaque jour. Dans la nature. J’en ai fait une habitude, dans la mesure de ce qui est réaliste dans mon rythme et lieu de vie actuels. Parfois j’imagine Jésus, lorsqu’il marchait d’un village à l’autre, accompagné par ses disciples, sur des chemins de terre, traversant les champs, les collines, longeant les rivières. Il partageait des moments de silence, mais aussi des moments d’amitié avec ses disciples. Il utilisait des images de la nature pour leur donner des leçons spirituelles. Comme le dit le chant «God with us» («Dieu avec nous») de Don Moen:

«Il a marché où j’ai marché
Il était debout où j’étais debout
Il a ressenti ce que j’ai ressenti
Il comprend

Il connaît ma fragilité
Il a partagé mon humanité

Dieu avec nous
Si proche de nous
Dieu avec nous, Emmanuel»

J’aime marcher. Le rythme de mes pas ralentit les pensées accélérées. Plus je marche, plus mon cerveau s’apaise. Je porte mon regard sur la nature. La Création de Dieu reflète sa grandeur et sa beauté!

L’automne est une période merveilleuse pour ces balades en solitaire. Il fait plus froid, les journées se raccourcissent. En forêt, j’écoute le crissement du tapis de feuilles mortes déroulé sous mes pieds. J’observe le manteau de couleurs éclatantes dont les arbres sont vêtus: orange, jaune, rouge et marron dans toutes leurs tonalités. Les feuilles tombent des arbres en silence, doucement, portées par le vent. Sans briser la quiétude du moment, je commence à dialoguer avec Dieu. Et j’écoute. Surtout.

Ces feuilles mortes, qu’ont-elles à me dire?  Elles se dessèchent, flétrissent et tombent parce que la sève, source de nourriture pour l’arbre, cesse de circuler. «Quels sont les domaines de ma vie qui sont devenus stériles, qui ne me nourrissent plus? Quelles sont les choses dont je devrais me séparer avant que la neige tombe et que son poids écrase les branches?»

L’arbre, lui, même dénudé, ne meurt pas. Il passera l’hiver en vivant au ralenti. De même, dans nos vies, il y a des saisons que nous devons traverser à un rythme plus lent, plus constant, administrant nos forces avec prudence et sagesse, nous concentrant sur l’Essentiel.