Skip to content

Je suis trop tactile, est-ce un problème?

© Antonio Guillem / Getty Images
Dans certaines familles, on se câline, on se bécote, on se tape sur l’épaule et parfois, malheureusement, on se frappe. Que faire lorsqu’on se rend compte qu’on est mal à l’aise avec cette omniprésence du toucher?
Channel Toussaint

Varvara R. explique qu’elle a grandi dans un environnement où le toucher était omniprésent, que ce soit dans la violence ou comme moyen de réconfort. Elle a longtemps reproduit ces comportements tactiles sans en mesurer les implications. Ses tapes amicales sur l’épaule ou ses petits câlins étaient pour elle des gestes anodins, mais elle a fini par comprendre qu’ils pouvaient être mal interprétés, notamment par les hommes.

On ne touche qu’avec les yeux

Publicité

Une prise de conscience s’est en effet imposée lorsqu’elle a fini par observer le comportement des autres, plus particulièrement dans un cadre chrétien. A l’Eglise, personne ne la touchait. Ce qui lui semblait naturel ne l’était pas pour son entourage. Ce constat lui a permis de voir l’absence de toucher autrement: non comme un rejet, mais comme une marque de respect. En revisitant son passé, elle s’est aussi rendu compte que, dans son enfance, cette tactilité avait parfois été pesante. Ce qu’elle considérait comme normal l’avait en réalité oppressée sans qu’elle en ait conscience.

Une étude parue en 2024 dans la revue Psychoneuroendocrinology met en avant le rôle de l’ocytocine: le contact physique libère cette hormone de l’attachement, processus (inconsciemment) apprécié ou non selon les personnes. En effet, le toucher peut être ressenti comme une intrusion dans l’espace personnel. Selon Benjhyna, psychologue chrétienne, tout dépend du niveau de confort de chacun et chacune et des conventions sociales. Si une personne remarque que son besoin de contact physique est lié à une situation problématique, cela peut alors devenir un enjeu à résoudre.

Quand toucher devient problématique pour moi

Dans le cas de Varvara, la première étape – reconnaître la problématique – a déjà été franchie. Bien que consulter un professionnel soit une option, Benjhyna explique qu’elle peut aussi travailler sur elle-même de façon personnelle avec Dieu, en pratiquant la maîtrise de soi, en se fixant des limites et en se confiant à des personnes bienveillantes qui l’aideront à ajuster son comportement. Des stratégies simples comme limiter le toucher aux proches peuvent être mises en place.

Cependant, si des traumatismes, un problème d’attachement ou relationnel plus profonds sont en jeu, la psychologue recommande un accompagnement professionnel. Un ou une spécialiste formée sur ces questions pourrait alors l’aider à explorer les racines du problème et à trouver des solutions adaptées.

Pour vous abonner à la Pause SpirituElles, c’est par ici!

Thèmes liés:

Publicité