Erika, 79 ans, est retraitée depuis quinze ans et Gera, 69 ans, depuis à peine six mois. Les deux femmes ont cependant en commun l’amour de la vie, la curiosité et le désir constant d’apprendre des choses nouvelles. Elles partagent aussi une histoire de vie marquée par de nombreux voyages et déménagements sur différents continents, dont l’Afrique et l’Asie. Erika a accompagné son mari dans un engagement missionnaire de traduction biblique, alors que Gera – maintenant veuve – a été la femme d’un diplomate pendant 35 ans. Elles confient l’une comme l’autre qu’avec leur style de vie, elles n’ont pas pu développer une carrière professionnelle au sens conventionnel du terme.

Erika et Gera se sont investies corps et âme dans l’éducation de leurs enfants, tout en leur transmettant leurs langues maternelles respectives malgré la scolarité à l’étranger. Elles ont «gardé le fort», s’occupant de toute la logistique domestique alors que leurs maris vaquaient à leurs tâches professionnelles qui exigeaient de nombreux déplacements. Les deux femmes n’ont pas de regret: elles ont élevé leurs enfants avec dévouement et les voir voler de leurs propres ailes leur donne aujourd’hui un profond sentiment de satisfaction.

Pas de terminus à la vie active!

Pour Erika, les débuts du passage à la retraite n’ont pas été faciles: les rôles dans son couple ont dû être rééquilibrés après le départ des trois enfants et son époux a assumé plus de responsabilités dans le ménage. Elle qui avait beaucoup fonctionné dans son ombre a pris plus d’autonomie, entrepris des projets personnels comme des études de peinture et différentes formations ou elle a pu développer sa créativité. Grâce à un héritage, la pression du budget serré s’est enfin levée, ce qui lui a permis de partir en Scandinavie et en croisière au Brésil.

Lorsqu’elle a atteint l’âge de 55 ans (après vingt ans hors du marché du travail!), Gera a réussi une réinsertion professionnelle en enseignant à la American School of The Hague, aux Pays-Bas. Les amitiés qu’elle y a développées et l’énergie que lui a donné le contact avec les adolescents ont été sa bouée de sauvetage lorsque son mari est décédé d’un arrêt cardiaque. Un pas après l’autre, elle a maintenu une routine, des contacts sociaux et a retrouvé la joie de vivre.

Son moteur? La soif d’apprendre: elle passe les longues soirées d’hiver dans son salon à la lumière des bougies et au son de la musique classique en suivant des formations sur internet. L’une d’entre elles a débouché sur une invitation à rejoindre une équipe pour produire des webinaires sur la mobilité internationale. Sa première question a été: «Qu’est-ce qu’un webinaire?» Aujourd’hui, ses collègues sont volontiers prêts à lui enseigner l’utilisation d’outils contemporains pour qu’elle puisse partager sa riche expérience de vie à la prochaine génération!

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