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Être femme, une question (de) complexe

© Maria Korneeva / Getty Images
En matière de complexes, les femmes s’y connaissent. Elles frisent leurs cheveux raides et lissent leurs cheveux bouclés. Il y a toujours des kilos à perdre. Mais bonne nouvelle, on peut en venir à bout.

Les études confirment ce que nous savons toutes: le complexe féminin est le plus souvent lié à l’aspect physique. Les psychologues définissent le «complexe» comme une imperfection physique ou psychologique que l’individu imagine extrêmement visible. En somme, c’est «une erreur de perspective et de regard de soi», affirme Christophe André, psychiatre parisien.

Comme il le suggère, un premier réflexe face au complexe consiste à lui obéir: on se cache tout entière pour dissimuler un petit détail. «C’est la soumission au complexe, qui entraîne frustration, dévalorisation ou dépression.» Une autre réaction consiste à combattre ou à compenser le complexe: une course à la perfection qui engendre stress, pression et fatigue. La bonne stratégie est la voie de l’acceptation, c’est-à-dire d’accepter notre imperfection. «Cela ne signifie pas qu’on renonce à changer ses défauts, mais qu’on le fait dans une ambiance sereine et amicale avec soi-même.»

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Comparaison n’est pas raison

La comparaison est un terreau extrêmement favorable aux complexes. Selon Caroline Thompson, psychiatre et psychologue, «c’est le jugement des femmes sur d’autres femmes qui est le plus dangereux. Les femmes sont sans cesse en rivalité entre elles. Et leur regard peut être beaucoup plus déstabilisant que celui d’un homme. C’est cela qui entraîne un manque d’estime de soi, une obsession permanente de son corps.»

Il s’agit donc de changer le regard que l’on porte sur soi en apprenant la bienveillance envers soi-même. Oser relever ses atouts plutôt que ses défauts, apprendre à devenir sa propre meilleure amie ou tout au moins vivre en bon voisinage. La bienveillance, c’est vouloir «faire du bien», alors ne nous en privons pas! Il est vrai que l’air du temps nous pousse à sans cesse regarder si l’herbe est plus verte dans le jardin de la voisine au point d’oublier de prendre soin du beau potager qui nous a été donné. La bienveillance va de pair avec une redécouverte du contentement: savoir dire merci pour ce que l’on a.

Tendre l’oreille

Ceux qui vous aiment ont le regard bienveillant qui vous fait peut-être défaut. Laissez-les vous dire ce qu’ils aiment en vous. Entendez leurs compliments, soyez à l’écoute de la perception qu’ils ont de vous. Et si cela peut vous aider à aller mieux, notez-les pour les relire lorsque votre complexe refait surface. L’aide d’un professionnel peut être utile si le problème est plus profond. Il vous proposera de remonter le cours du temps. Un complexe ne naît jamais seul. Une remarque, une moquerie qu’on a reçue enfant ou dans cette délicate période qu’est l’adolescence peuvent avoir biaisé le regard et l’estime que l’on pouvait se porter.

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