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Quand la chrétienne fait son cinéma

Quand la femme croyante apparaît, au grand écran, sous les traits d’une bourgeoise endimanchée ou d’une lolita à peine refoulée, difficile de ne pas sourciller. Les réalisateurs ne rivalisent pas toujours d’imagination pour dépasser le cliché. Démonstration à travers trois films célèbres

La battante intrépide Katherine Hepburn dans African Queen (1951)
L’histoire: 1915, en pleine brousse, le révérend Sawyer et sa soeur Rose tentent d’évangéliser un village africain. Charlie, qui transporte des marchandises sur le fleuve, vient prévenir les deux missionnaires anglais de l’avancée dangereuse des troupes allemandes. Peu de temps après, il embarque Rose pour la conduire en territoire neutre. Mais la Britannique est décidée à se battre jusqu’au bout contre l’ennemi et à rejoindre les troupes anglaises postées à l’embouchure du fleuve. Pour cela, elle force Charlie à emprunter les rapides.
Le personnage: Katherine Hepburn incarne à la perfection Rose, la soeur dévouée d’un pasteur anglais peu sûr de lui. Dans une église improvisée en pleine jungle, c’est elle qui mène la louange au piano, devant des indigènes qui ne comprennent pas le moindre mot.
L’image: Une femme d’une grande classe, élégante, persévérante et enjouée se libérant tout le long du film des clichés chrétiens, non sans rappeler, au final, la Vivien Leigh passionnée d’«Autant en emporte le vent».

–CREDIT–

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La nunuche qui fait honte Hélène vincent dans La vie est un long fleuve
tranquille (1988)

L’histoire: En 1988, le réalisateur Étienne Chatillez met en scène
deux familles radicalement opposées vivant dans une ville austère du Nord de la france: les Le Quesnoy, catholiques aisés et très pratiquants, férus de kermesses locales et de nautisme du dimanche et les groseille, famille nombreuse des faubourgs populaires, ne s’encombrant pas de bonnes manières. Le destin va les réunir dans une aventure génétique décadente.
Le personnage: Hélène Vincent (J’embrasse pas, trois couleurs : Bleu, Bernie) interprète avec humour le rôle de la mère de famille coincée, s’illustrant particulièrement dans l’organisation de spectacles paroissiaux et la confection bénévole de napperons brodés.
L’image: Brushing sage, serre-tête de velours et maquillage inexistant s’accordent avec jupes plissées bleu marine et mocassins beiges…
Madame Le Quesnoy est une catholique d’une autre époque, sociale avec ostentation et croulant sous le poids des convenances et des préceptes
qu’elle a elle-même établis. À la fin, c’est là une crise existentielle qui fait gentiment sourire…

Jeune, jolie et interreligieuse Audrey Tautou dans Dieu est grand (2001)
L’histoire: Pascale Bailly a choisi Audrey Tautou (inoubliable Amélie Poulain) pour incarner Michèle, jeune et jolie mannequin parisien de vingt ans. Subissant de plein fouet le contrecoup d’une rupture amoureuse, Michèle s’en remet à Dieu pour «grandir» dans un monde où elle se sent «toute petite». Elle s’engage alors dans une quête spirituelle sans limite.
Le personnage: Celle qui n’est chrétienne qu’au début du film a tout pour charmer. Jeune, grande, jolie et naturelle, Michèle est l’une de ces
filles qui pourraient relever l’image cathodique de la foi au féminin. Hélas,
cette chrétienne bien moderne se tourne vers le bouddhisme puis rêve de devenir juive, comme si la chrétienne idéale est celle qui choisirait finalement
autre chose.
L’image: Cheveux crépus, maquillage flatteur et dégaine de top model, sous ses allures de femme fatale, Michèle est surtout une adolescente qui se cherche avant de chercher Dieu.

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