Skip to content

Des femmes fécondes dans un monde stérile

© Alliance Presse
Vous êtes-vous déjà comparée à un arbre? Faites l’exercice, même si cela peut sembler un peu loufoque! De quoi auriez-vous l’air? D’un arbre chargé de fruits prometteurs ou d’un végétal plutôt moribond?

Le but de l’être humain: porter du fruit
Quel que soit notre état de croissance spirituelle, notre Créateur considère que notre but – à l’image des arbres et des plantes – est de porter du fruit. En effet, Jésus insiste à plusieurs reprises sur cette nécessité: « Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez du fruit en abondance » (Jn 15,8). Plus loin: « C’est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,16).

La vie prend un tout autre sens
Ces paroles du Christ amènent Simone Pacot, auteur du livre Reviens à la vie! à affirmer que le véritable bonheur de l’être humain est d’« avoir une vie féconde, d’une manière ou d’une autre ». Quand on réalise que le but premier de notre existence est d’être fécond, on en vient à une prise de conscience qui marquera une claire distinction entre un « avant » et un « après », comme si l’on sortait d’un sommeil, de ses habitudes et de son apathie. C’est alors que l’on se met en route pour « découvrir et déployer sa fécondité. »

Publicité

L’homme appelé à « créer » d’autres hommes
Cette mission n’est pas nouvelle. Dès sa création, l’être humain est exhorté à porter du fruit: « Dieu les bénit et leur dit: “Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la” » (Gen. 1, 28). L’auteur et avocate commente: « C’est une bénédiction toute particulière que reçoit ainsi l’être humain; elle rend l’homme et la femme capables de “créer” des êtres à leur propre image ». L’homme lui-même est créé à partir de la terre : « L’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant » (Gen. 2,7). Selon Jolie Selemani, l’être humain a donc un « potentiel appelé à se développer et à se perpétuer. »

Etre fécond, ce n’est pas seulement procréer…
Jésus apporte une nouvelle dimension à la notion de fécondité: il en approfondit le sens, ne le liant pas seulement à la procréation. Simone Pacot précise: « Le Christ n’a pas de descendant selon la chair; mais il a une postérité spirituelle ». Ainsi, pour Simone Pacot, « toute vie est susceptible de porter du fruit, que l’on ait ou non une descendance charnelle. »

De plus, elle considère que même les épreuves de l’existence ont en elles le germe de la fécondité. Elles sont susceptibles de faire grandir un arbre et de l’amener à produire du fruit. « La fécondité n’est pas synonyme de quantité: elle manifeste une qualité d’être, elle concerne la façon dont on traverse la vie, les difficultés, les bonheurs, le moindre acte du quotidien. Rien n’est jamais perdu; tout, absolument tout, peut porter fruit. »

Recevoir l’amour pour le transmettre plus loin
Mais où trouver la motivation pour être féconde? Comment sortir de la routine pour devenir un arbre aux fruits prometteurs? La clé, c’est l’amour. Pour l’auteur française, il est le moteur de la fécondité: « Comme une graine, l’amour est planté au centre de notre être. Il est reçu consciemment pour se déployer au-dehors ». La quête authentique de l’être humain réside dans le fait de se savoir aimé de Dieu et d’aimer à son tour. Ce désir d’aimer se concrétise dans le fait de donner et de se donner.

Etre fécond en donnant
Ainsi, dès que l’on aspire à mener une vie féconde, donner et se donner devient un impératif. Simone Pacot déclare : « Une vie féconde va se déployer dans le don. Les plantes et les arbres donnent des fleurs et des fruits, c’est leur loi. C’est aussi la loi fondamentale de l’être humain, mais il a, lui, la liberté de donner ou de garder. »
L’auteur insiste sur le fait que les fruits d’une vie féconde devraient être «largement distribués». S’ils sont accumulés dans un coin, ils risquent de pourrir. Car la grâce et le don de Dieu ne sont pas des cadeaux censés nous conduire à un enfermement sur soi. «Ils sont donnés pour être fructifiés. »

«Je suis le cep, vous êtes les sarments»
Pour être fécond, l’homme ne devrait pas compter sur ses propres efforts seulement: « Je suis le cep; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit; car sans moi vous ne pouvez rien faire ». (Jn. 15, 5). Pour éviter de nous épuiser et de nous dessécher, nous avons besoin d’être greffées sur Dieu, comme des branches sont rattachées au tronc qui leur fournit la sève et les renouvelle pour porter du fruit. Simone Pacot précise: «Partir du cœur de Dieu, source de l’amour, du don, va amener un déploiement, un renouvellement permanent de la fécondité. Elle devient inépuisable, la source ne tarit pas.»

Rebecca Piaget

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-11 Septembre – Novembre

Thèmes liés:

Publicité