Elisabeth Bourbouze: «Je trouve ma sécurité en Dieu»

Le thème du week-end SpirituElles sera celui de l’insécurité. En tant que femme et mère, de quelle manière êtes-vous confrontée à ce problème d’insécurité?
Je pense que tout être humain est concerné par l’insécurité, même s’il ne le montre pas toujours. Je ne fais pas exception et, en tant que femme, je suis confrontée régulièrement à ce sentiment. Il est particulièrement vivace depuis trois ans, avec l’insécurité de l’emploi de mon mari et mon propre choix de donner des cours particuliers et donc de dépendre de la demande et non d’un salaire confortable et régulier. De surcroît, je suis mère de grands enfants qui entrent dans la vie active et doivent apprendre à se gérer, et je m’occupe d’un fils adoptif de douze ans, dont on ignore une partie du passé. J’ai donc dû trouver ma sécurité en Dieu, apprendre à lâcher prise et accepter de ne pas « maîtriser » les événements!
Où trouvez-vous votre sécurité?
Je dois d’abord apprendre à m’abandonner à l’amour du Père et j’ai du mal à simplement le recevoir et à me laisser aimer. Dieu me conduit à vivre bien souvent le Psaume 131, avec en particulier ce verset: « J’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère. Mon âme est en moi comme un enfant sevré » (Ps. 131,2). Quand je vis ce « lâcher prise » dans les bras du Père, je me sens en sécurité dans cet amour inconditionnel qui m’entoure et me guérit de mes blessures passées. La méditation, la proclamation et l’étude de la Parole de Dieu sont aussi pour moi des fondements solides sur lesquels m’appuyer.
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Dans quelle mesure la musique et le chant permettent-ils de gérer l’insécurité?
Pour moi, ils ne sont pas un but en soi, mais un langage merveilleux qui révèle des richesses enfouies et qui communique les émotions. C’est aussi mon langage d’amour envers Dieu, qui me permet de lui ouvrir les secrets de mon cœur. La musique et le chant que Dieu inspire sont pour moi un fondement de paix très solide. Mon esprit, mon âme et mon cœur peuvent alors en être imprégnés et cela fait taire la bataille dans mes émotions et mes pensées.
A quand remonte votre passion pour la musique?
J’ai été attirée par la musique depuis toute petite et j’ai très vite rejoint la chorale de mon Eglise, à quinze ans. J’ai commencé la guitare à ce moment-là. Très vite aussi, j’ai commencé à composer.
Vous composez des chants de louange et avez sorti plusieurs CD, sans compter les productions musicales auxquelles vous avez participé. D’où vous vient votre inspiration?
Elle me vient de mon vécu et de mes temps passés avec Dieu. C’est souvent dans ces moments spontanés vécus dans la présence de Dieu que mon inspiration coule plus librement. La Bible est aussi une source d’inspiration très forte pour moi quand elle me va droit au cœur.
Vous donnez des cours dans le cadre de l’école chrétienne d’arts Adéléa. Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans cet engagement?
Il y a vingt ans, j’ai eu beaucoup de plaisir à prendre des cours pour travailler ma voix. Aujourd’hui, j’ai la même joie à en donner, car les élèves sont très motivés et je suis heureuse de pouvoir communiquer ce que j’ai appris et découvert. Ces cours sont l’occasion d’échanges profonds. Ma récompense vient aussi des progrès de chacun et de la joie que je vois chez ceux qui «trouvent leur voix» et se libèrent dans leur identité. Le fait de donner des cours à des personnes de différentes assemblées est aussi très enrichissant.
Propos recueillis par Sandrine Roulet
