Anne Lefèvre: «Nous transmettons notre amour de la musique sacrée»
Comment avez-vous réussi à transmettre à vos enfants votre amour pour la musique?
Cela s’est fait de façon naturelle. Mon mari et moi aimons la musique. Nous chantions dans une chorale. Comme nous n’avions pas toujours de baby-sitter, nos enfants assistaient aux répétitions et ils y ont pris goût. Parallèlement au scoutisme, la musique faisait partie de la formation que nous voulions donner à nos enfants. Evidemment, la musique, c’est comme n’importe quelle autre discipline: cela demande de l’exigence et de la constance. Mais aussi des sacrifices. Par exemple, faire le choix de ne pas partir en week-end.
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Partager le goût de la musique sacrée est encore autre chose…
Comme tous les jeunes de leurs âges, nos enfants apprécient la musique moderne, écoutent la radio, etc. Mais c’est vrai que le répertoire sacré est particulièrement privilégié dans notre famille, car sa dimension d’ordre spirituel nous parle. Nous avons, par exemple, inscrit nos fils à la Maîtrise Notre-Dame-de-Versailles, un chœur à destination liturgique. Nos enfants ont également étudié le latin, ce qui leur permet de comprendre les textes dans cette langue.
Que souhaitez-vous communiquer à vos enfants en rapport avec la foi?
Mes parents nous ont transmis la foi et j’ai baigné dedans depuis que je suis toute petite. J’ai huit frères et sœurs, et nous y avons tous adhéré. Je pense qu’on avait une grande liberté dans la contrainte. Je ne me suis jamais dit: « J’en ai marre, je ne crois plus », même si cela ne veut pas dire que je ne me suis jamais posé de questions. C’est une grâce!
Mon mari et moi transmettons la foi que nous avons reçue à nos enfants. On ne s’est pas posé trop de questions sur la façon de faire. Nous avons enseigné la charité, l’amour de Dieu. Nous faisons la prière le soir et avant les repas. Pour l’instant, nos enfants semblent bien s’accrocher.
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à vos enfants par la gestion des 100 000 euros remportés?
Tout d’abord, qu’il est important d’avoir une économie en cas de coup dur. Mon mari travaille dans l’événementiel et les choses n’ont pas toujours été faciles en période de covid. Aussi, de respecter la promesse de don que nous avons faite. Mais à part cette dépense, nous attendons d’avoir un véritable projet de famille pour éviter que cet argent ne « parte en fumée ».Nous n’avons pas l’intention de le dilapider.
Avez-vous échangé avec vos enfants concernant la gestion de leurs talents?
Oui, car nous nous considérons comme des artisans qui cultivent le talent que Dieu nous a donné. Nous leur faisons comprendre que nous n’avons pas le droit de le gaspiller. On le protège même pour qu’il soit transmis le mieux possible. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tout ce que nous faisons est parfait. Nous sommes parfois fatigués. Nous avons des hauts et des bas. Mais ce qui est certain, c’est que nous travaillons dur pour cultiver notre talent.
Est-ce aussi pour cela que vous priez ensemble avant vos concerts?
Oui, nous prions en famille pour bien chanter. Parfois, cela se fait spontanément, parfois aussi sous forme d’intentions de prières. Avant chaque émission sur M6, nous avons chanté In manus tuas, un chant d’abandon. Evidemment, comme nous interprétons de la musique sacrée, nous prions de toute façon par le chant.
Que retenez-vous de votre expérience « La France a un incroyable talent »?
Chanter de la musique sacrée en « prime time » sur M6 a été une expérience de fou! Cela nous dépasse. Nous avons eu beaucoup de plaisir à rencontrer et travailler avec des gens provenant d’un milieu qui n’est pas forcément le nôtre, dans le respect les uns des autres. Nous sommes comblés d’avoir pu aller au bout de notre idée et que la production nous ait suivis jusqu’au bout.
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3 questions persos
Quel est votre verset biblique préféré?
Noli me tangere en latin, c’est-à-dire « Ne me touche pas » (Jn. 20, 17).
C’est la parole que Jésus adresse à Marie Madeleine juste après la résurrection. C’est le moment où Jésus lui explique que la relation humaine qu’il avait avec elle a changé, comme s’il lui disait: « Maintenant je te confie la mission sans que je sois présent. » C’est d’ailleurs à elle qu’il choisit d’apparaître en premier après sa résurrection.
A quelle scène biblique auriez-vous aimé assister?
J’aurais bien voulu faire partie du groupe de femmes à la croix, en compagnie de Marie. Pour une mère, voir souffrir son enfant, c’est terrible. « Un glaive de douleur te transpercera le cœur », avait prévenu Siméon. J’aurais bien aimé vivre cette scène. On dit que les femmes montrent plus facilement leur attachement. Les hommes avaient tous disparu. Elles ont été présentes jusqu’au bout.
Quelle est votre plus grande tentation?
Devenir religieuse. L’herbe est toujours plus verte ailleurs. On a des vies très actives. C’est tentant de pouvoir sortir du monde pour entrer dans une structure plus cadrée. Une autre tentation serait d’acheter beaucoup de livres.