Skip to content

Belles dans le miroir

La chronique RelationnElle
Anlo Piquet

«Je ne me sens pas féminine, je ne suis pas à l’aise avec mon corps, peux-tu m’aider?» Voilà le défi que me lance une amie. Comme le champ des possibles est aussi vaste que le risque de se planter, je sors ma casquette de coach pour qu’elle trouve la solution elle-même. A l’origine, le terme «coach» ne vient pas de l’anglais mais du français «cocher». Celui qui conduit le carrosse. C’est le passager qui décide de la destination, le cocher ne fait que conduire! Alors je lui pose LA question «qui-m’évite-de-chercher-une-solution»: où et quand as-tu ressenti cette envie d’être à l’aise avec ton corps?
La réponse sort sans hésitation: «Après le spectacle de danse de ma fille, il y avait le groupe des adultes; j’ai trouvé ces femmes qui dansent magnifiques et je rêve d’être moi aussi capable de danser sans complexe.»

C’est comme ça que nous nous sommes inscrites au cours de danse des adultes. La prof est douce, les filles accueillantes. Mon amie reconnaît les «femmes magnifiques» qui ont dansé sur scène quelques semaines auparavant. Quelle surprise de découvrir, au fur à mesure des cours, que le niveau est loin d’être excellent. Si certaines plus expérimentées sont à l’aise, la plupart le sont beaucoup moins. Les nouveaux pas de danse nous mettent toutes en difficulté. Il nous faut de la patience, de l’entraînement, de la persévérance pour y arriver.

Publicité

Au cours des répétitions, chacune à tour de rôle se trompe, rate, se retrouve par terre… Parfois on en rigole, parfois on rage… On est loin de se sentir «magnifiques».

Ce soir, on connaît tellement bien la chorégraphie qu’on se permet de quitter des yeux la fille super forte devant pour relever la tête, fières, face au miroir. On bouge ensemble, on a le sourire, on se donne à fond. Soudain je réalise que mon amie ne s’était pas trompée lorsqu’elle avait vu des femmes magnifiques danser. Je comprends que ça ne tient pas à la technique, ni aux corps, ni à l’âge. Cette beauté-là vient de la générosité et de la vitalité. On passe au-dessus de nos imperfections individuelles pour suivre collectivement la musique.

Cela me fait penser à la famille de Dieu. Tous si différents et imparfaits, mais quand on se laisse porter ensemble par son amour dans ses œuvres, il nous rend généreux, plein de vitalité et on ne peut que le remercier d’être des créatures si merveilleuses (Psaume 139).

Thèmes liés:
Une femme vient de sortir de sa voiture. Elle est au téléphone d'une main et porte son bébé sur le bras.

«Fais plaisir et tais-toi!»

«Dépêche-toi, sois forte, fais plaisir!» Tout autant de messages contraignants (ce qu'on appelle les «drivers») auxquels nous nous astreignons sans le savoir. Clés pour casser le cercle vicieux.

Publicité