J’habite au nord-est du Brésil avec ma famille. Dernièrement, l’eau courante a commencé à faire défaut. D’abord la machine à laver: nous ne pouvions laver nos habits qu’à cinq heures du matin ou après onze heures du soir. Un tuyau d’arrosage connecté avec une source d’eau extérieure, passant par une fenêtre entrouverte de notre salle de bains jusqu’à l’étage inférieur, a résolu le problème. Mais ensuite, la pression de l’eau à commencé à être irrégulière. Lorsque l’eau courante dans l’appartement a fini par manquer tous les jours pendant plusieurs heures, puis pendant deux jours de suite, j’ai commencé à perdre patience au milieu de notre stock de seaux, bassines et bouteilles de cinq litres d’eau filtrée…

Je me souviens d’une journée particulièrement frustrante où nos réserves d’eau étaient presque épuisées et ironiquement, il pleuvait des cordes! Essayant de voir le côté humoristique de la situation, j’ai filmé la scène et j’ai écrit à quelques amies en Suisse: «Je crois que je vais poser ma vaisselle sale sur le trottoir et envoyer mes enfants prendre une douche sous la pluie!»

Entre-temps, la commune à entrepris les travaux nécessaires et la situation est revenue à la normale. Mais les fortes émotions négatives provoquées par ce manque d’eau m’ont fait réfléchir. J’ai revisité l’image biblique d’une biche «qui soupire après des courants d’eau» (décrite dans le Psaume 42), symbolisant le croyant qui désire expérimenter la présence de Dieu. Maintenant, j’entends des soupirs assoiffés, désespérés, fatigués et frustrés d’une biche affaiblie par la soif dans une terre aride, desséchée.

Mon âme, quand elle a soif du Dieu vivant, n’est-elle pas ainsi? Mise à nu par la soif, par les besoins qui ne sont pas remplis, par le ressenti du manque? Quelle consolation de savoir que peu importe comment notre soif intérieure se manifeste, nous pouvons venir à Dieu telles que nous sommes. Nous pouvons exprimer nos soupirs devant lui, ce Dieu vivant qui nous accueille et étanche notre soif d’eau vive.