Myriam Schott: une artiste chrétienne touche-à-tout
Comment es-tu devenue artiste?
Quand j’étais petite, il y avait tout ce qu’on voulait à la maison pour tester, créer, fabriquer. Au début, je copiais mes frères et ma sœur, puis je me suis lancée dans le seul truc qu’ils n’avaient pas testé: la peinture à l’huile! A l’école, les maîtresses disaient que j’avais de grandes capacités en dessin. A 13 ans, j’ai fait ma première exposition publique de peinture, et au lycée, j’ai découvert la pâte à modeler. J’étais douée, et ça me plaisait beaucoup! Avec mes frères, on a ainsi tenté notre chance au Festival du court métrage d’Alsace, avec une animation en pâte à modeler dont j’avais façonné les personnages et les décors… et on a remporté le premier prix! Ça m’a ouvert la voie vers le stop motion. Je suis allée étudier à Paris et j’ai obtenu un diplôme des métiers d’art en cinéma d’animation.
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Et tu as rapidement commencé à travailler.
Oui, je n’ai d’ailleurs pas continué les études. J’ai eu la chance de faire l’exposition La Bible en Miniatures avec la Compagnie des Actes. On s’est déplacé dans quarante-sept villes et la tournée a duré sept ans! Cela m’a permis de me faire un bon réseau. C’était génial de ne pas me retrouver seule et de commencer ma carrière avec des chrétiens! J’ai aussi illustré deux livres pour eux. Quelque temps après, j’ai intégré le collectif d’artistes Majestart, créé par mon frère. On n’était que deux filles au début. C’était «cool» d’être entourée et soutenue par des artistes chrétiens de tous horizons. C’est plus que jamais important, je trouve, avec le Covid et tous les enjeux éthiques et les valeurs de ce milieu.
Peu de temps après, tu as aussi intégré une troupe, dont tu as épousé l’un des membres!
Chyc Polhit, un conteur qui fait des spectacles, m’a invitée à l’événement Bouge Ta France, il y a quatre ans. Il allait projeter en vidéo des images de l’histoire «Lapin Zinzin» que j’avais récemment illustrée pour lui. Je l’ai rejoint, puis il m’a proposé d’intégrer sa troupe «Les Trombinoz’notes» et de partir en tournée avec eux. J’ai accepté, aussi parce que j’ai épousé l’un des musiciens de la troupe (rires). J’ai fait du live painting sur scène, puis du sable animé et de l’argile. Tout cela en direct, pendant que Chyc racontait les histoires au public.
En quoi ta foi nourrit-elle ta créativité?
On ne peut pas tricher avec ce que l’on crée. Je l’ai compris rapidement durant mes études: en se connaissant un peu, on pouvait deviner quel élève avait fait quel travail. Ce que tu crées, c’est ce que tu aimes, ce qui t’émeut… C’est toi. Donc si j’aime Dieu, ça va forcément transpirer dans ce que je fais. J’aime aussi transmettre toutes mes questions existentielles, tout ce qui m’interpelle, par l’art. C’est pour ça que j’ai un peu de peine à travailler sur commande. C’est mon privilège de faire des projets qui ont du sens, de les choisir, et c’est aussi pour cela que j’ai intégré l’association des Paraboleurs (qui se décrivent comme un collectif de saltimbanques aux imaginaires complémentaires), parce que ce qu’on fait a du sens et transmet les valeurs qui me sont chères.
Quelle est la prochaine étape?
On a le projet de faire un film sur la tortue Babayagagogo, un des personnages créé par Chyc Polhit, parce que je rêve de réaliser un film d’animation, et parce qu’on voudrait diffuser plus loin qu’un spectacle. Sinon, j’aimerais développer, plus simplement, ma vie sociale, connaître mes voisins, m’investir dans mon Eglise… et continuer de faire ce que j’aime.
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Le stop motion, c’est quoi?
Comme dans Wallace & Gromit, cette technique vise à donner une illusion de mouvement à des objets immobiles façonnés en pâte à modeler, par exemple. L’illusion est obtenue en prenant de nombreux clichés des objets que l’on déplace. On l’appelle aussi «animation image par image».
