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«La violence conjugale est comme une spirale»

© © EERV - Gérard Jaton
Responsable des ressources humaines au Centre d'accueil MalleyPraire, Marie-Claude Ischer a passé huit ans auprès de femmes victimes. Aujourd’hui Présidente du Conseil synodal de l’Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud (Suisse), elle revient sur le sujet des violences conjugales. Entretien.
Alexia Huet

Comment alliez-vous votre ancien combat et votre rôle actuel au sein des instances dirigeantes de l’Eglise réformée du Canton de Vaud (Suisse) ?
Une chose essentielle est d’accepter l’autre inconditionnellement. Sans jugement. J’accueille donc de la même manière les femmes et les enfants venant à MalleyPrairie que les hommes et les femmes de l’Eglise vaudoise.

Quel était le travail fourni pour aider les femmes en souffrance?
Ces femmes sont sous emprise, elles sont empêchées de penser par elles-mêmes. Il faut donc les aider à se réapproprier les choix de vie. Le travail à MalleyPrairie consiste à fournir des outils de réflexion, de la bienveillance et une attention au quotidien. D’abord pour les rassurer au niveau physique, mais ensuite au niveau psychique.
Cela prend du temps. Il s’agit de permettre à la personne de savoir si elle peut continuer à faire confiance à son conjoint ou non. Si les femmes décident de complètement quitter leur mari, on les accompagne pour retrouver du travail, déménager et redevenir autonomes.

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Les victoires étaient rarement acquises sur le long terme. Comment l’expliquez-vous ?
Lorsqu’une femme repartait vers son mari, c’était parfois parce qu’elle décidait de lui refaire confiance. Seulement, il existe un cycle de la violence : la tension, l’agression, le transfert de responsabilité (c’est la faute de la victime et non de l’auteur), et finalement la lune de miel, c’est à dire une rémission, quand l’auteur demande pardon.
Ce cycle est comme une spirale, donc plus il est répété, plus devient fréquent. Au début d’une relation, il faut peut-être deux ans pour faire un cycle complet, mais les choses s’accélèrent et ces femmes sont prises au piège.

Qu’en dit la Bible?
Les deux premiers chapitres de la Genèse définissent les deux sexes comme alter ego et non comme étant l’un supérieur à l’autre : Dieu valorise ce qui est différent, alors que la violence conjugale est l’expression de l’impossibilité à supporter la différence en voulant la faire taire.

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